Kinshasa: CREFDL mobilise pour l’accès équitable à l’électricité et à moindre coût

Kinshasa: CREFDL mobilise pour l’accès équitable à l’électricité et à moindre coût

En République Démocratique du Congo, l’accès à l’électricité de qualité, bien que garanti par la constitution, continue à poser des problèmes. C’est dans ce cadre que le Centre de Recherches en Finances Publique et Développement Local (CREFDL) avec l’appui financier de la coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes de l’action publique (CORAP)  met en œuvre un micro-projet dénommé « Campagne pour une électricité de qualité » à Kinshasa. L’objectif consistait à déceler les vrais problèmes qui sont à la base du déficit énergétique dans la commune de la N’sele, située à l'Est du centre-ville de Kinshasa.

 

Mercredi 15 mars 2023, CREFDL a rendu public les résultats de son étude au cours d’une tribune d’expression populaire, TEP, organisée à l’hôtel MH. Il ressort de cette enquête que des compteurs qui devaient être distribués gratuitement dans le cadre du projet PMURR-3 sont vendus aux ménages entre 100 USD à 300 dollars par la SNEL. Le raccordement à l'électricité n'a pas de chiffres officiels, il varie entre 100 à 200 USD dans une zone où la majorité de la population vit en dessous de 2,5 dollars par jour.

 

Par ailleurs, l’enquête révèle que « la SNEL facture aussi l’éclairage public, qui n’existe pas. Ce qui apparaît à l’escroquerie des ménages. La moyenne mensuelle de prélèvement à N’sele est évaluée à environ 100.000 dollars américains. La situation est générale dans la ville de Kinshasa, qui compte environ 17 millions d’habitants, selon les estimations de la Banque centrale du Congo. Plus de 5 millions de ménages sont assujettis à la taxe d’éclairage public, qui rapporte 2,5 millions $, soit 30 millions $ l’an. Où vas cette somme colossale », s’interroge CREFDL.

 

« Nous avons présenté d’abord nos résultats de sondage par rapport à l’accès à l’électricité dans la commune de la N’sele. Nous avons échantillonné au moins trois quartiers et dans ces trois quartiers échantillonnés, nous avons noté que le coût d’accès à l’électricité est très élevé, les ménages étaient pratiquement excédés à des factures énormes ce qui crée une fracture à l’électricité. Nous avons noté que les factures qui sont soumises à tous les ménages ressort une ligne d’éclairage public est ambiguë, or dans ces quartiers la ligne éclairage public n’existe pas.  Tout ce rapport nous l’avons soumis au débat dans le cadre de notre tribune d’expression populaire avec la population », a souligné Valéry Madianga Directeur Général de CREFDL.

 

Concernant la consommation de l’électricité, 55% des personnes interrogées ont indiqué qu’elles dépensent entre 3 à 7 dollars par mois, 15% entre 7 dollars à 15 dollars, 10% de 15 à 30 USD et 20% entre 30 USD à 50 USD. Et 68% de la population n’est pas satisfaite de la qualité de l’électricité fournie par la SNEL.

 

Ceci viole la constitution et l’objectif 7, pilier 1 des objectifs de développement durables (ODD), qui consiste à garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables et modernes, à un coût abordable. L’accroissement démographique dans cette entité exige la mise en place de nouvelles politiques énergétiques pour assurer son développement.   

 

Ainsi, CREFDL promet qu’un cahier de charge sera élaboré et sera envoyé à la SNEL pour voir dans quelle mesure celle-ci pourra répondre à toutes les préoccupations de la population de la commune de la N’sele.

 

Olivier Masini